lunedì 26 marzo 2007

Nous ne vieillirons pas ensemble

Nous ne vieillirons pas ensemble di Maurice Pialat (1972) Con Jean Yanne, Marlène Jobert, Macha Méril Musica finale da La Creazione di Haydin (110 minuti) Rating IMDb: 7.6
Solimano
Se si vuole imparare - o verificare - quello che succede in un amore cattivo, questo è il film da vedere e rivedere. Un film di una verità e di una sgradevolezza esemplare nel protagonista, sposato e separato (ma non del tutto, dalla moglie torna spesso), che un po' convive e un po' no con una donna più giovane di lui, maltrattandola quando c'è ed inseguendola quando si sottrae. La crudeltà del film è penetrante, l'ho capita solo quando ho saputo che Maurice Pialat ha tradotto nel film un suo libro autobiografico molto vicino alla realtà personale. Si sente che il regista odia il personaggio del protagonista, che poi è lui. Sul set Pialat e Yanne hanno litigato spesso, perché Yanne rifiutava di essere vilain come Pialat voleva. Il continuo va e vieni fra amante giovane (così è noto il film in Italia, ma il titolo originale è incantevole) e moglie, anche con una ricerca delle radici nella casa del vecchio padre, mostra la ripetitività nevrotica, all'amplesso del ritrovamento seguono quasi subito disprezzo e maltrattamento. Più è incatenato, più odia le sue catene che si è cercato da solo. Finché - ed era ora - è lei, la giovane, che riesce a sottrarsi, a liberarsi, dovendosi nascondere per questo, l'uomo può diventare pericoloso. E' la storia di una sconfitta inevitabile, visto che quello che cerca il protagonista è il dominio e più lo cerca più è dominato non dalla giovane, che non chiederebbe nient'altro che di amare e di essere amata in santa pace, ma dalle proprie ossessioni. La moglie è a suo modo complice, aspetta che tutto si compia, ma ce ne vuole di tempo, e nella scena finale si vede la giovane, finalmente libera - e amata da un altro - che affronta giocosa le onde del mare mosso vicino alla spiaggia, quasi danzando sulla musica meravigliosa che è il canto di Eva, la prima donna del mondo, dall'oratorio La Creazione di Haydin. Marlène Jobert è molto bella, di una bellezza aspra che è diversa da quella di sua figlia, Eva Green, oggi ammiratissima dopo The Dreamers di Bernardo Bertolucci. Un film come questo sarebbe stato impossibile nella cultura italiana degli anni '70, forse anche in quella di oggi. I francesi da molti decenni sono credibili nel raccontare storie così: Resnais, Malle, Godard, Chabrol e Truffaut. Occorrerebbe capire il perché, credo sia meno facile di quello che sembra.

1 commento:

Solimano ha detto...

Ecco cosa scrive Rémi Fontanel su
http://www.maurice-pialat.net/bio23.htm

"Nous ne vieillirons pas ensemble (1972), le second long-métrage réalisé par Maurice Pialat pour le cinéma, c'est aussi et surtout la rencontre avec Jean-Pierre Rassam.
Beau-frère de Claude Berri (il a épousé sa soeur, Anne-Marie), Jean-Pierre Rassam est une figure du cinéma non seulement de par ses choix et engagements insolites en tant que producteur34 mais aussi et surtout de par sa personnalité hors du commun. Homme d'affaires, homme de la nuit, personnage atypique, Jean-Pierre Rassam croise le chemin de Pialat qu'il veut produire coûte que coûte.
Maurice Pialat permettra à Jean-Pierre Rassam de devenir producteur (ce dernier n'a pas vraiment produit avant lui) même si l'on pourrait penser que c'est Rassam qui mit Pialat sur orbite (comme on a pu le lire trop souvent).
Les deux hommes créent ensemble leur première maison de production (Lido Films). Si Jean-Pierre Rassam flirte avec le tout Paris dans quelques soirées incontournables où il est bon d'être présent pour faire du cinéma, Pialat quant à lui, évite ces endroits et préfère la solitude qui lui permettra de créer, de penser à ce que sera son second
long-métrage pour le cinéma.

Maurice Pialat décida de raconter sa vie à travers la fin d'une histoire d'amour entre un homme et une femme dont on ne connaîtra jamais les premiers instants de bonheur (si bonheur il y a eu).
Il veut raconter sa liaison avec Colette et ses sentiments pour Micheline, sa première femme.
« Cette histoire est la sienne, même si le personnage se prénomme Jean. Comme Yanne, qu'il a choisi aussi parce que entre deux il y a plus qu'une ressemblance physique, une brutalité, une force, une impulsivité, quelque chose d'imprévisible, qui parfois peut faire peur. »35
Si Jean Yanne interprétera Maurice Pialat (Jean à l'écran) et Macha Méril, Micheline (Françoise dans le film), Marlène Jobert sera quant à elle Colette (Catherine dans le film).36
Film autobiographique, Nous ne vieillirons pas ensemble37 réunit les vedettes de l'époque et sera sélectionné au Festival du film de Cannes (1972).
Le budget sera conséquent (10 fois plus gros que celui de L'Enfance nue) et près de
2 millions de francs (soit 300 000 € euros environ) seront consacrés aux cachets des acteurs.

Du scénario initial conçu comme d'habitude par Arlette Langmann (avant le tournage de
La Maison des bois), il n'en restera rien ; après s'en être débarrassé, Pialat décide de le réécrire entièrement (en dix jours seulement, cela sera fait). Un roman38 sera même publié et paraîtra à la sortie du film.
Le scénario ne se présente pas sous la forme d'un découpage traditionnel ; il s'agit plus d'une longue nouvelle, assez littéraire, écrite avec précision (y compris les dialogues). Souvent chez Pialat, l'écriture d'un film se présentait souvent sous la forme d'une continuité dialoguée et était ensuite reprise par l'un de ses collaborateurs.
Concernant le tournage de Nous ne vieillirons pas ensemble, le cinéaste veut filmer là où il vécu avec les deux femmes de sa vie. Il veut revenir sur les lieux où il a séjourné avec Colette. Il veut filmer chez Micheline à
La-Celle-Saint-Cloud, quitte à faire retapisser les pièces pour y retrouver le même décor. Il veut revenir dans les mêmes hôtels, dans les mêmes chambres où il a vécu avec Colette.39 Rien ne sera laissé au hasard. Toujours cette obsession de la vérité ; et quand il voudra filmer chez la grand-mère de Colette et que cela ne s'avérera pas possible, Jean-Claude Bourlat, l'assistant-réalisateur (qui l'était déjà sur La Maison des bois) devra impérativement trouver une maison à l'identique.

Très vite, Maurice Pialat rappelle Arlette Langmann pour qu'elle l'assiste à la ré-écriture du scénario. Elle sera sa principale collaboratrice sur ce film qu'elle montera également. Quand elle arrive sur le plateau, elle découvre une ambiance difficile, impossible à vivre et à supporter pour l'ensemble de l'équipe. Maurice Pialat reste incompris.
Le cinéaste et son acteur principal ne s'entendent pas. Jean Yanne ne supporte pas l'idée de devoir incarner un personnage rustre, veule, colérique et lâche ; plus que ça, il n'accepte pas de jouer les faibles et de pleurer devant la caméra. Marlène Jobert et Macha Méril tenteront tant bien que mal de calmer les esprits. Mais il est vrai aussi que Jean Yanne connaît une période tragique de sa vie : malade, sa femme mourra pendant le tournage.
Jean-Pierre Rassam prend très vite le parti de Jean Yanne et en viendra aux mains avec Pialat (ce dernier affirmera d'ailleurs - in Mon zénith à moi de Michel Denisot - que c'est la seule fois qu'il connaîtra ce type de problèmes sur un tournage). L'atmosphère devient violente.
Au bout de trois semaines de tournage et de conflits à répétition, Jacques Dorfmann, producteur associé, retrouve Jean-Pierre Rassam un vendredi soir en Camargue. Ils veulent se débarrasser du réalisateur et c'est vers Marlène Jobert qu'ils se tournent afin de lui annoncer la fin du tournage. L'actrice se rendra quand même le lundi matin sur le plateau sans prendre acte de ce que les producteurs lui auront dit quelques jours auparavant. Cette décision aura sans aucun doute permis de sauver le film et la tête du réalisateur par la même occasion.

Nous ne vieillirons pas ensemble est un film unique, bouleversant qui scrute les faiblesses de l'homme et les malheurs de la vie amoureuse. Certains diront qu'il s'agit là du film le plus classique jamais tourné par le cinéaste ; plus dramatisée, cette fiction comporte en effet de longs plans-séquences (500 plans seulement au total) et de nombreux champs/contrechamps (surtout en voiture, lors de grands trajets en milieu urbain - d'ailleurs la séparation aura lieu dans une voiture comme à la fin du film Police avec Gérard Depardieu et Sophie Marceau qui se quitteront en pleine nuit -). Ainsi, les personnages évoluent de lieux en lieux, de villes en villes au sein de « blocs espaces-temps » reliés les uns aux autres, de manière assez cohérente (sans rupture narrative vraiment affirmée) et ce grâce au montage qui viendra également renforcer la ligne de force du récit (la séparation de deux êtres en pleine souffrance).

C'est dans ce second film réalisé pour le cinéma que les thèmes chers au cinéaste verront le jour...certains déjà visités dans L'Enfance nue et d'autres qui se retrouveront encore avec davantage de force et de présence dans les réalisations qui suivront : l'amour en fuite, la douleur d'une rupture, la violence des mots accompagnée à celle des gestes, le désespoir de la solitude et de l'impossibilité à être heureux en couple. Pourquoi l'être humain chez Pialat ne parvient-il pas à vivre heureux avec ses proches ?
Jean Yanne incarne un personnage définitivement seul, qui semble s'éloigner presque volontairement des deux femmes qu'il aime ou qu'il croit aimer. Plus le film avance et plus il s'enferme dans sa propre solitude, qu'il ne semble vouloir éviter, comme s'il savait au plus profond de son être, que son histoire d'amour avec Catherine était vouée à l'échec quoi qu'il décide de faire, comme s'il savait depuis longtemps qu'il ne vieillirait pas avec celle qu'il a le désir d'aimer.
Déjà, le titre annonce la couleur, comme souvent chez le cinéaste qui raconte des histoires qui sont toujours en train de se terminer. Ainsi, dans ce film, on assiste à la fin d'une liaison. Passe ton bac d'abord et A nos amours décrivent la fin de l'adolescence pour des jeunes gens qui quitteront le foyer familial après avoir eu du mal, comme toujours, à décider de leur propre destinée.
La Gueule ouverte est un film sur la mort et nous plonge, comme dans Van Gogh d'ailleurs, dans les derniers jours d'une vie pleine de souffrance...et de bonheur, aussi, sûrement...sauf que ce dit « bonheur » ne nous sera jamais donné à voir comme si l'on arrivait toujours trop tard et que la blessure profonde et intérieure du personnage était définitivement enfouie, inconnue et imperceptible. Le Garçu présente la fin d'une liaison amoureuse et l'on saisit malgré tout, malgré la complicté des deux personnages, qu'il s'agit de la fin en voyant pleurer Sophie près de Gérard dans le tout dernier plan du film.
Aussi, Maurice Pialat aura continuellement raconté des histoires qui s'achèvent et qui présentent des êtres proches d'une rupture imminente (souvent tragique si l'on prend l'exemple des suicides de Donissan dans Sous le soleil de Satan et de Vincent Van Gogh) ; d'ailleurs, pour Police, le réalisateur n'avait qu'une volonté : raconter une histoire qui, à peine commencée, arrive à son terme, très vite...c'est ainsi que Mangin et Noria se quitteront à la fin du film alors qu'ils ne se seront cotoyés que quelques jours, le temps de faire une fois l'amour. Tout a toujours une fin dramatique chez Maurice Pialat. Sauf Loulou peut éventuellement laisser croire que l'avortement de Nelly sera salvateur pour son couple pour lequel on pourra imaginer un avenir meilleur...et encore...tout est à interpréter dans le dernier plan du film qui montre la jeune femme en train de soutenir Loulou, ivre dans une ruelle sombre de la capitale.

Dans Nous ne vieillirons pas ensemble, Jean (Jean Yanne) est réalisateur de documentaires pour la télévision ; il s'est séparé de sa femme Françoise (avec qui il est toujours marié) pour vivre aux côtés de Catherine, secrétaire intérimaire. Jean est un personnage grossier, colérique, brutal, qui ne parvient pas à communiquer autrement qu'en vociférant. Quand il est avec Catherine, il la repousse sans cesse, l'humilie en public (cf. scène du marché camarguais) ou en privé (comme le prouvera ce geste indécent où on le verra violemment toucher le sexe de Catherine pour vérifier si elle ne la pas trompé avec un autre homme en son absence). Quand elle n'est plus là, près de lui, il retourne chez son ex-femme qui l'accueille et le réconforte. Mais les deux amants finissent toujours par se retrouver et à oublier le passé en tentant de repartir à zéro.
Un jour (moment merveilleux qui d'ailleurs se reproduira de nombreuses fois dans d'autres films du cinéaste), Jean, voyant bien qu'il doit se racheter aux yeux de Catherine - qui ne supporte plus d'être malmenée de la sorte -, part voir son père en Auvergne (tout près de Clermont-Ferrand). Ce dernier (le garçu, interprété pour la première fois chez Pialat par Harry Max) accepte de lui offrir une bague (celle qu'il avait lui-même offert à sa femme aujourd'hui décédée) pour qu'il demande Catherine en mariage.
Ce déplacement à la campagne (retour vers le père) est le coeur du film, car on sent dans cette scène (pourtant silencieuse car le père chez Pialat ne parle jamais ou presque) que Jean est attaché à cet être seul et mal connu à qui il demande quelque part de l'aide pour sauver son couple.
Le vieil homme lui offre ce bijou et Catherine le refusera ne croyant pas en l'amour que lui porte Jean qui comprend alors, à ce moment-là, qu'il ne peut plus rien (la remise en question restera pourtant difficile et il pensera que la jeune femme l'a quitté pour un autre homme).
La séparation entre les deux êtres aura lieu dans une voiture. Leurs retrouvailles pour un temps également ; juste le moment pour Catherine de dire à Jean qu'elle est à présent heureuse avec son nouveau compagnon et lui avouera aussi que la seule chose qu'elle regrette, ce sont les moments où ils faisaient l'amour ensemble.

Le montage sera long mais pas forcément très laborieux car Maurice Pialat n'hésitera pas à se séparer de plusieurs scènes jugées trop médiocres. Il décide d'aller à l'essentiel quitte à devoir sacrifier des transitions qui auraient pu éventuellement renforcer les enchaînements spatio-temporels. Il sacrifie volontairement des moments plus narratifs au profit d'autres scènes qui renforceront l'émotion et la violence du film.40 Aucune histoire n'est vraiment racontée...plus encore, on sait avant même d'avoir vu le film que Jean et Catherine ne vieilliront pas ensemble. Tout est dit et joué à l'avance comme si l'enjeu dramatique importait peu.

En 1972, Nous ne vieillirons pas ensemble est présenté au Festival du film de Cannes. Maurice Pialat monte les marches avec Micheline qui lui tiendra le bras. Personne n'a jamais rien vu de tel et très peu de festivaliers connaissant Pialat ; combien ont seulement vu L'Enfance nue ou La Maison des bois ?
Jean Yanne adressera un petit mot à Macha Méril avant la cérémonie finale : « Si ces charlots me donnent le prix, tu iras le chercher. » C'est ce qui se passera ; Macha Méril ira chercher le prix pour Jean Yanne.41

Le film sort en salle en mai 1972. Le film est un succès (1 727 871 entrées). Malgré cela, Pialat est déçu de lui et affirme qu'il aurait souhaité réussir à faire aussi bien que Jean Eustache avec son film La Maman et la putain. « Il y a, d'une certaine façon, quelqu'un qui a réussi Nous ne vieillirons pas ensemble : c'est Eustache avec La Maman et la putain. Voilà ce que j'aurai dû faire : un film de quatre heures, une véritable catharsis qui vous permette de vomir votre truc. Et puis refuser mes vedettes avec tout ce que cela comporte de stérilisant. »
Nous ne vieillirons pas ensemble aura permis de donner un nom et une réputation à Maurice Pialat. C'est confirmé alors : Pialat est un grand cinéaste..."

saluti
Solimano